LIBERTÉ ARRACHÉE

Amandine Cerato

Dessin en noir et blanc de Liberté Arrachée, une tirette de vêtement.

PRÉSENTATION

Cette petite tirette en métal qui est détachée de l’objet auquel elle appartenait autrefois. Noué à sa boucle est une sorte de lacet en cuir rouge, servant à la fois à décorer l’objet et à plus facilement attraper la tirette afin d’ouvrir la veste, le sac, ou quelque autre objet auquel elle était originellement attachée. Le métal de la tirette est abîmé, implicant qu’elle ait été arrachée avec une certaine force; cependant le noeud en cuir, lui, ne présente aucune imperfection notable.

HISTOIRE

Sa fonction était celle d’un gardien de prison: ouvrir la cellule pour faire entrer les détenus, la refermer pour les garder confinés… Parfois, elle rendait leur liberté aux prisonniers, bien que souvent temporaire le temps qu’ils se rendent utiles. (Ou qu’ils soient éliminés définitivement, jetés dans des gouffres en plastique.)

Jour après jour, elle travaillait sans cesse. Ouvrir, fermer, ouvrir, fermer, ouvrir, fermer. Son corps et la prison ne faisaient qu’un, la condamnant à jouer le gardien. Elle se sentait elle-même prisonnière, incapable de s’éloigner des barreaux qui étaient sa responsabilité imposée. Son coeur, coulé du même métal que ceux-ci, rêvait pourtant d’un monde plus vaste, sans chaînes. De liberté. La sienne, et celle des détenus enfermés, en son opinion, injustement. En quête de liberté, elle s’arracha de la prison, y laissant une partie de son corps, mais laissant également les barreaux ouverts à jamais. Blessée, mais libre, elle couvra ses blessures d’un ruban en cuir d’un rouge vif, symbole de ce qu’elle a sacrifié afin d’échapper à son destin.

Un autre rebut?